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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846

Les enfants réfugiés

Nous y étions enfin à cette rencontre espérée avec les enfants réfugiés. Nous leur avions

donné rendez-vous sur le quai même où allait bientôt être installée la sculpture
monumentale du Vaisseau fantôme de Leros. Ils étaient accompagnés des membres de

l’organisation humanitaire qui les avait pris en charge, mais aussi de Styllan, le jeune
psychiatre de l’hôpital, venu là à titre personnel, pour s’engager lui aussi dans une

démarche aux croisements de l’art et de l’intervention éducative, dont la dimension

politique ne pouvait être oubliée.

Nous y étions allés avec les mêmes moyens que ceux que nous avions désormais coutume
de mobiliser: les grandes et aériennes bâches de plastique translucide, et puis les humbles

matériaux de récupération avec lesquels les enfants pourraient à leur façon assembler
leurs propres vaisseaux: bois, ficelle, cailloux… et bien sûr le pistolet à colle, qui semblait

émerveiller petits et grands!

Pour dire ces instants, les images sans doute valent bien les mots; mais l’anonymat
nécessaire à la sécurité de ces enfants ne permet de les donner à voir qu’à demi. La moindre

d’entre elles suffit à témoigner de ce que nous avons aussitôt perçu: l’étonnante, la

merveilleuse force de vie qui habite vaille que vaille ces enfants, et dont ils rayonnent.

Photographie 80

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