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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846

En somme, un heureux quiproquo avait porté les enfants réfugiés au centre de la

cérémonie de naissance du Vaisseau Fantôme de Leros, les inscrivant dès lors dans son
sens et dans son destin, comme si cet horizon de notre entreprise depuis son tout premier
jour passait désormais dans son premier plan.

L’armada du Vaisseau fantôme: exposition et mise à l’eau

Nous avions rêvé, dans le sillage du Vaisseau fantôme, une vaste armada déployée dans un
ample geste cérémoniel. Nous cherchions une barque, sur laquelle chacun – petits et

grands, partenaires de la création partagée– serait venu déposé sa contribution. Certaines
de ces réalisations, dès lors qu’elles pouvaient flotter, auraient pu même être déposées sur

la mer aux abords de la barque, rattachées par des filins, et prêtes à prendre la mer dans le
sillage de la barque qui les aurait emportées derrière-elle en quittant la baie. Tel était en

effet la cérémonie que nous imaginions: la barque avec son chargement et sa traîne, ce que
nous nommions «L’Armada du Vaisseau fantôme», glisserait vers la sortie de la baie,

diminuant, disparaissant à nos yeux lorsqu’elle passerait la pointe de la baie pour aller jeter
l’ancre dans une autre baie, où chacun, dans les deux jours qui suivaient, pourrait aller

reprendre à la barque et à la mer l’œuvre de ses mains, la conserver comme il l’entendait,
ou bien la laisser achever son existence éphémère.

Photographie 92

Ce cérémoniel ambitieux n’avait pu voir le jour; mais il fallait tout de même au Vaisseau

fantôme de Leros son armada éphémère: elle serait exposée le temps d’un weekend dans
la rotonde abritée de l’école de Lakki. Dès le milieu de l’après-midi avait commencé le défilé

des parents et des enfants porteurs de leurs sculptures ou de leurs dessins, modestes ou

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