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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846
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Compagnie de Jesus) — un projet au fond européen et destructeur des cultures
amérindiennes. Lorsque le mot «éducation» apparaît dans ses romans, c’est généralement
dans le sens péjoratif de «bonnes manières», d'adaptation à la société (par exemple:
«Pantico n’a pas eu d'éducation depuis l'enfance et par conséquent il aimait se balader»).
Nous allons montrer pourtant qu’Oswald n’était pas une sorte d'artiste d’avant-garde
inconséquent dans ce domaine, comme si les défis du pays ne comportaient pas également
pour lui des questions éducatives et pédagogiques importantes.
Notre but c’est de penser l’Anthropophagie oswaldienne comme une philosophie de
l’éducation. Il y a d’abord la question de la forme, ou de la méthode. Selon le philosophe
Benedito Nunes, Oswald élabore un programme de rééducation de la sensibilité et une
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théorie de la culture brésilienne» dans une perspective primitiviste . Cette «rééducation
de la sensibilité» est elle-même une «théorie culturelle»: la théorie, pour Oswald, n’est rien
plus qu’un exercice littéraire et libertaire de rééducation de la sensibilité. Et
l’Anthropophagie d’Oswald commence pour présenter la question de la culture brésilienne
comme une scène, une scène de cinéma: l'évêque Sardinha dévoré par les courageux
Caetés. Majoritairement littéraire, la construction textuelle oswaldienne est
cinématographique, et cette littérature cinématographique est philosophique.
Il y a d’abord deux points importants dans cette «scène»: une question à propos du langage
et ses conséquences pour le curriculum. Du point de vue de la question de la dimension
pédagogique de l’Anthropophagie, l'effacement de la distinction entre théorie et l’art ou
le littéraire ne signifie pas la négation de la théorie ou mépris pour la science. C’est plutôt
un pari, une sorte de «synthèse anarchique» qu’interroge l'inflexibilité de l'éducation, des
programmes marqué par la prédominance de la connaissance abstraite, à la fois
scientifique et littéraire, individualiste, déconnecté de la culture populaire et en particulier
déconnecté des caractéristiques fondamentales de la culture nationale. Jusque
168 Les bandeirantes sont les premiers explorateurs européens d'Amérique du Sud qu’à partir du
siècle XVI élargiront le territoire du Brésil au-delà des limites imposées par le traité de Tordesillas, en
occupant l’intérieur, le ouest et le sud du pays grâce à la recherche de ressources minérales, et à la
chasse et l’assassinat des indigènes et des esclaves fugitifs. Dans les années 1940, Oswald change
d’avis à propos de l'opposition entre les bandeirantes et les jésuites, dans: De Andrade, O., Do Pau-
Brasil à antropofagia e às utopias, Rio de Janeiro: Civilização Brazileira, 1972, p. 178.
169 Nunes, B. «Antropofagia ao alcance de todos», dans: Andrade, O., «Obras Completas», São Paulo:
Ed. Globo / Secretaria de Estado da Cultura de São Paulo, 1990, dans: De Andrade, O., Do Pau-Brasil
à antropofagia e às utopias, Rio de Janeiro: Civilização Brazileira, 1972, p. xix opofágica.
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