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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846
des processus artistiques et également de dégager une certaine réciprocité, voir une
contagion entre les différentes démarches de travail, tant artistique que philosophique.
Au commencement était l´erreur
Le début du spectacle
Si au commencement était l'erreur, une erreur qui se situe au-delà du vrai et du faux, sur
un plan différent de celui où tout se ressemble ou s'imite, il est certain que ce principe-là
pourrait définir le spectacle «Et si tout était jaune?». Tout au début, lesacteurs sont alignés
au fond de la scène, dos au public et, tandis qu'ils se retournent lentement, l'un d'eux reste
de dos pendant un certain temps. Puis, lorsque finalement tous se retrouvent retournés,
un autre enfant se rend compte, inquiet, qu'il a oublié ses chaussettes alors que tous les
autres se préparent à retirer les leurs, pour ensuite les lancer en direction du public. Ensuite
une autre erreur: l'un des comédiens prend du retard pour exécuter une performance
(intitulée Abern), une séquence de mouvements et de sons chantés, et tente à tout prix de
rattraper le rythme du groupe pendant que tous les autres l´attendent, immobiles. Au fond
de la scène, ces différences se font remarquer, provoquant chez le public un sentiment
d'admiration mêlé d'étrangeté. Comme l'affirme Silvia Real: «Ce spectacle est une
question, il est intéressant de laisser le public réfléchir». Contrairement à ce que l'on
pourrait penser, aucune des erreurs décrites ci- dessus ne correspond à ce que nous
entendons habituellement par erreur, c'est-à-dire, quelque chose qui serait incorrect par
rapport à quelque chose considéré comme correct ou juste. Comme le définit Helena, une
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