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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846
Des enfants face à la photographie: une entrée en philosophie?
Ce jour-là, à Rhodes, le 19 février 2016, je suis avec la classe supérieure de l’Académie de
pédagogie (dernière classe du primaire, équivalent en âge: sixième de collège, 12 ans).
Nous allons ensemble parler de photographie, et je le fais en tant que philosophe,
convaincu que l’image photographique est une «voie royale» pour l’initiation des enfants à
la philosophie. Quelques jours après, en séminaire, je reprendrai la même démarche à
l’université, avec les étudiants, pour poser avec eux cette question à la fois philosophique
et pédagogique: pourquoi la photographie peut-elle être une «voie royale» pour
commencer à philosopher avec les enfants? Et comment procéder?
Ma demande est toute simple: À chaque élève, j’ai demandé d’apporter une photographie
«moi», une photographie «ma famille», une photographie «un lieu», une photographie
«j’aime». Ma question: pourquoi avoir choisi cette photographie là? A l’arrière-plan: une
interrogation sur les critères d’appréciation d’une photographie. Ou plus exactement: sur
les différentes raisons pour lesquelles une photographie me «touche», me «parle».
Les réponses des enfants comblent bien vite mon attente: elles ont bien quelque chose de
«philosophique»!
De quoi parlent-elles?
1. Du souvenir, de la mémoire
2. D’une certaine forme de nostalgie
3. D’esthétique: couleurs, formes, ombres, lumières…
4. De ce qu’en philosophie on appelle «le sujet»
5. De l’imaginaire: la photographie pour se projeter dans un ailleurs
6. Du futur, et donc du temps…
7. De l’image comme «captation»: Capter/garder le présent- l’instant,
8. De témoignages, et de vérité
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