Page 305 - Amechanon_vol1_2016-18
P. 305

Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846



                          Notre  visage  est  parcouru  d’éclairs,  de  notre  bouche  s’échappent  des  mots
                          stupéfiants, au-dedans de nous, une tempête fait rage et cause des dégâts, des

                          images  d’une  grande  beauté  apparaissent  dans  notre  tête,  nous  voyons  les
                          vermisseaux que nous sommes, nous voudrions changer, faire sauter notre peau,
                                                                                315
                          nous développer, nous voudrions devenir ce que nous sommes» .



                   Mais aussi:


                   Studium et punctum

                   Exemple: choisir la photographie d’un paysage, par exemple une plage (studium) mais lui
                   rattacher aussitôt un souvenir (et même un détail qui le porte particulièrement: ce que

                   Barthes appelle le «punctum»).


                   Image et symbole

                   Ici, pour y réfléchir, une photographie: elle représente une jeune fille à sa fenêtre, il y a

                   aussi un bouquet de fleurs. Devant cette photographie, c’est l’ide et le sentiment de la
                   tristesse qui vient en chacun de nous: Pourquoi? Pourquoi cette association: bouquet de
                   fleurs/visage/la tristesse fait-elle si fortement sens?


                   Les images sont aussi -d’abord en nous-. Prendre une photographie, c’est toujours comme
                   une image intérieure, pensée et affect, qui trouve dans le réel une incarnation: je vois cette

                   jeune fille à la fenêtre, la vitre sale et dépolie la masque et l’éloigne infiniment, en appuyant
                   sur le déclic de l’appareil je cherche à garder quelque chose qui est à la fois en moi et hors

                   de moi

                          «Une  ‘image’  est  plus  que  le  produit  d’une  perception.  Elle  apparaît  comme  le
                          résultat d’une symbolisation personnelle ou collective. Tout ce qui passe sous nos

                          yeux,  qu’il  s’agisse  de  la  vision  physique  ou  du  regard  intérieur,  se  laisse  donc
                          élucider ou transformer en image. Aussi la notion d’image, si on veut bien la prendre
                          au sérieux, ne saurait-elle être en définitive qu’une notion anthropologique. Nous
                          vivons avec des images et nous comprenons le monde en images. Ce rapport vivant




                   315  Cf. NQL, n°1144, 1 à 15 Février 2016, p. 4.



                                                           305
   300   301   302   303   304   305   306   307   308   309   310