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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846
Notre visage est parcouru d’éclairs, de notre bouche s’échappent des mots
stupéfiants, au-dedans de nous, une tempête fait rage et cause des dégâts, des
images d’une grande beauté apparaissent dans notre tête, nous voyons les
vermisseaux que nous sommes, nous voudrions changer, faire sauter notre peau,
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nous développer, nous voudrions devenir ce que nous sommes» .
Mais aussi:
Studium et punctum
Exemple: choisir la photographie d’un paysage, par exemple une plage (studium) mais lui
rattacher aussitôt un souvenir (et même un détail qui le porte particulièrement: ce que
Barthes appelle le «punctum»).
Image et symbole
Ici, pour y réfléchir, une photographie: elle représente une jeune fille à sa fenêtre, il y a
aussi un bouquet de fleurs. Devant cette photographie, c’est l’ide et le sentiment de la
tristesse qui vient en chacun de nous: Pourquoi? Pourquoi cette association: bouquet de
fleurs/visage/la tristesse fait-elle si fortement sens?
Les images sont aussi -d’abord en nous-. Prendre une photographie, c’est toujours comme
une image intérieure, pensée et affect, qui trouve dans le réel une incarnation: je vois cette
jeune fille à la fenêtre, la vitre sale et dépolie la masque et l’éloigne infiniment, en appuyant
sur le déclic de l’appareil je cherche à garder quelque chose qui est à la fois en moi et hors
de moi
«Une ‘image’ est plus que le produit d’une perception. Elle apparaît comme le
résultat d’une symbolisation personnelle ou collective. Tout ce qui passe sous nos
yeux, qu’il s’agisse de la vision physique ou du regard intérieur, se laisse donc
élucider ou transformer en image. Aussi la notion d’image, si on veut bien la prendre
au sérieux, ne saurait-elle être en définitive qu’une notion anthropologique. Nous
vivons avec des images et nous comprenons le monde en images. Ce rapport vivant
315 Cf. NQL, n°1144, 1 à 15 Février 2016, p. 4.
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