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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846



                          du  réel  -  mais  pour  une  émanation  du  réel  passé:  une  magie,  non  un  art.  Se
                          demander si la photographie est analogique ou codée n’est pas une bonne voie

                          d’analyse. L’important, c’est que la photo possède une force constative, et que le
                          constatif de la Photographie porte, non sur l’objet, mais sur le temps. D’un point de
                          vue phénoménologique, dans la Photographie, le pouvoir d’authentification prime
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                          le pouvoir de représentation» .

                   C’est  particulièrement  à  cela  je  crois  qu’on  peut  rattacher  la  puissance  narrative  de  la

                   photographie: toute photographie est riche d’un récit potentiel, dont elle est la première -
                   ou l’ultime - image.


                          «Devant les clients d’un café, quelqu’un m’a dit, justement: «Regardez comme ils
                          sont ternes; de nos jours, les images sont plus vivantes que les gens». L’une des
                          marques de notre monde, c’est peut-être ce renversement: nous vivons selon un
                          imaginaire généralisé... Un tel renversement pose forcément la question éthique:

                          non pas que l’image soit immorale, ou diabolique (comme certains l’ont déclaré à
                          l’avènement  de  la  Photographie),  mais  parce  que,  généralisée,  elle  déréalise
                          complètement  le  monde  humain  des  conflits  et  des  désirs,  sous  couvert  de
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                          l’illustrer» .

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                   Image mensonge

                          «L’art d’imiter est loin du vrai, et la raison pour laquelle, à ce qu’il semble, il réalise
                          toutes choses, est que de chacune il atteint une mince portion, je veux dire son
                          simulacre.  Ainsi  le  peintre,  disons-nous,  peindra  pour  nous  un  cordonnier,  un

                          menuisier  ou  tout  autre  ouvrier,  sans  rien  entendre  au  métier  d’aucun  de  ces
                          hommes; et malgré cette ignorance, les enfants, les gens sans réflexion, s’il est bon
                          peintre et que de loin il leur montre le dessin qu’il aura fait d’un menuisier, seront
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                          dupes de l’illusion que c’est un vrai menuisier!» .





                   310  Βarthes, R., La chambre claire, Paris: Gallimard Le Seuil, 1980, pp. 138/139.

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                      Ibid., pp. 181/182.

                   312  Platon, La République, X, 598, bc.



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