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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846
La mimésis comme concept anthropologique
Aristote indique déjà que les hommes ont une capacité innée au comportement
mimétique:
«La mimésis se montre dès l’enfance, et l’homme se distingue des autres êtres
vivants par sa capacité particulière à imiter et à acquérir ses connaissances par
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l’imitation – et aussi par la joie que tout un chacun éprouve à imiter» .
La mimésis comme imitation créatrice
L’action mimétique se définit comme le fait de se «rendre semblable» à une chose ou à un
homme, de la ou le prendre pour modèle, mais aussi d’amener quelque chose «à la
représentation», de l’«exprimer». Le comportement ou l’action mimétique indique qu’on
se rapporte à un autre homme ou à un autre «monde», dans l’intention de lui ressembler.
Le comportement mimétique peut se référer à la relation avec une «réalité» préexistante
ou représentée; il désigne alors une relation de re-présentation. Il peut aussi désigner l’
«imitation» de quelque chose qui n’a pas de réalité physique donnée, par exemple, la
représentation d’un mythe qui n’existe toujours que dans la représentation qui en est faite
et qui n’est pas fondé sur un modèle connu hors de cette représentation. Le
comportement et l’action mimétiques ont ainsi une fonction productive. Ils ne se réfèrent
pas nécessairement à une «réalité»; ils peuvent se référer également à des mots, des
images, des actions qui deviennent alors un modèle pour d’autres mots, images et actions.
La mimésis comme comportement performatif
La mimésis en tant qu’action et mise en scène performative représente d’une part la
capacité humaine à mettre en scène des images intérieures, des suites d’actions, des récits,
et à les représenter physiquement, comme le font par exemple la danse, le théâtre ou les
rituels; d’autre part, la capacité à se «rendre semblable» et à s’approprier ce faisant des
comportements sociaux et esthétiques à valeur performative. Dans ces processus
d’assimilation et d’appropriation, la créativité mimétique n’est pas simplement
40 Aristote, Poétique, (éd.) Fuhrmann, H., Stuttgart: Reclam, 1987, p. 11.
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