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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846



                   δραστηριότητα  σε  μια  δραστηριότητα  που  συνδέεται  με  προσδοκίες  αποτελεσμάτων
                   καθιστώντας  προφανή  τη  μεταμόρφωση  του  παιγνιώδους  χαρακτήρα  αυτών  των
                   δραστηριοτήτων. Θα αναρωτηθούμε αν υπάρχει μία σχέση αλήθειας με το σώμα.


                   Λέξεις-κλειδιά: Σώμα, εκπαίδευση, σχέση με τον εαυτό, Heidegger, παιχνίδι, φύση, ηθική.



                   Introduction

                   C’est à propos des expériences de la vie quotidienne, souvent insignifiantes, que Socrate

                   commençait  ses  entretiens  philosophiques.  Il  interrogeait  les  activités  du  médecin,  du
                   pilote, du tisserand, du poète afin de mieux comprendre la nature de l’action humaine et

                   d’en  faire  une  meilleure  évaluation.  La  méthode  de  Socrate  consistait  à  ce  que  son
                   interlocuteur «dévoile les motifs cachés de toute action, à amener cet interlocuteur à se

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                   présenter le sens de la totalité de l’existence dans tous les moments isolés de la vie» . Un
                   peu comme Socrate, nous voudrions dégager ce que l’on peut penser de la place du corps

                   en éducation à travers la valorisation des activités motrices et physiques.

                   Si Aristote lie l’éthique à l’accomplissement de soi, au bonheur, à la présence à soi, à la

                   pensée autoréférentielle, c’est-à-dire à la pensée qui se pense, «la pensée de la pensée»
                   comme étant le souverain bien; qu’en est-il alors de l’insertion des activités motrices et

                   physiques dans les écoles à l’égard de l’éthique, en l’occurrence de la présence à soi? Est-
                   ce que ces activités favorisent la présence à soi ou a contrario nous éloignent-elles de nous-

                   mêmes? Nous verrons que ce ne sont pas les activités elles-mêmes qui posent problème,
                   mais notre rapport à celles-ci. Sauf que notre rapport à ces activités est médiatisé par tout

                   un dispositif qui ne permet plus un rapport à soi, un rapport sain à ces activités. Cet oubli
                   de soi au cœur même de ces activités entraîne une dénaturation. Nous verrons alors que

                   l’enjeu n’est pas tant d’interdire ces activités que d’en montrer les limites. Et que la réponse
                   ne se trouve pas dans une adhésion ou un refus, mais dans la justesse de notre rapport.

                   Comme beaucoup d’enjeux éthiques, il ne s’agit pas de questions liées au bien et au mal,
                   mais de limite. Nous voudrions proposer que l’issue se trouve dans le jeu lui-même. C’est

                   en  s’engageant  pleinement  dans  l’activité  et  en  l’accompagnant  d’un  questionnement
                   philosophique que les activités motrices et physiques maintiennent leur nature ludique.





                   92  Fink, Ε., Le jeu comme symbole du monde, Paris: Minuit, 1966, p. 14.



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