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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846



                   pour  avoir  eu  le  prix  du  pugilat;  Euripide  fut  couronné  comme  athlète  aux  jeux
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                   éleusiniens» .

                   Plus près de nous, il n’y a pas de journée où les médias de tous genres ne nous rappellent
                   les bienfaits de l’activité physique pour notre bien-être et pour contrer les effets pervers

                   du monde moderne. Si, autrefois, le citoyen entraînait son corps pour combattre l’ennemi,
                   en l’occurrence l’étranger, aujourd’hui le citoyen s’entraîne pour combattre l’obésité, les

                   maladies cardio-vasculaires, le stress et bien d’autres maux produits par la vie moderne. Si,
                   au quotidien, l’ennemi n’est plus le même, il est tout de même bien présent dans nos vies.

                   Il faut se battre pour prévenir le mal, la maladie, par exemple en augmentant son système
                   immunitaire par l’activité physique. Si la maladie frappe le citoyen, comme une épidémie,

                   un cancer, celui-ci doit redoubler d’ardeur. Par exemple, il vaincra son cancer ou sera vaincu
                   par celui-ci. Si le citoyen est défait par la maladie, on dira qu’il a perdu son combat. Il y a

                   une  panoplie  de  métaphores  qui  organisent  le  discours  médical  et  l’expérience  de  la
                   maladie. Inutile d’en faire une recension. Bref, le but de l’éducation physique consiste à

                   surmonter  tous  les  genres  de  difficultés  qu’un  citoyen  peut  rencontrer  dans  sa  vie
                   quotidienne. Encore une fois, l’activité physique n’est pas gratuite. On s’y adonne pour

                   espérer des résultats qui traduisent une victoire sur un quelconque ennemi.

                   Une autre difficulté a envahi le monde moderne dans la mesure où c’est devenu de plus en

                   plus ardu de s’y adapter en raison des exigences cognitives qu’il sollicite. Encore une fois,
                   l’activité  physique y  trouve  sa raison d’être:  le remède  repose dans  le développement
                   moteur des jeunes enfants. De la naissance jusqu’à l’entrée scolaire, l’enfant est soumis à

                   des  jeux  qui  permettent  son  développement  moteur  et,  de  là,  son  développement

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                   cognitif . Piaget  voit dans la motricité la source de la pensée et Wallon  pense qu’elle
                   joue un rôle important dans le développement de la socialisation et de la personnalité. Ces
                   activités influencent l’apprentissage des mathématiques, du langage, de la musique et des







                   97  Taine, H., op.cit., p. 193.

                   98  Lièvre, B., de, & Staes, L., La psychomotricité au service de l’enfant, Bruxelles: De Boeck, 2000.

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                     Piaget, J., La naissance de l’intelligence chez l’Enfant, Neuchâtel: Delachaux et Niestlé, 1963.

                   100  Wallon, Η., Les origines du caractère chez l’enfant, Paris: PUF, 1949.




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