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Amechanon, Vol. I / 2016-2018, ISSN: 2459-2846



                   de  la  particularité  (le  tribal)  mais  grâce  à  l’étayage  d’une  logique  universelle  de
                   l’émancipation qui seule permet de résister à l’homogénéisation de la société hors de tout

                   conflit politique. La vie politique suppose la dissension et le désaccord. Rancière écrit que
                   «le “nouveau” racisme est la haine de l’autre qui occupe le terrain quand la polémique

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                   politique s’efface» . Il a raison de douter qu’il soit «nouveau», car lorsque la polémique
                   disparaît, c’est que la souveraineté biologique de la vie nue a triomphé. L’éthique à l’école

                   est l’apprentissage d’une politique de soi qui transforme les peurs en courage pour savoir,
                   pour parler et pour agir, lorsque l’on n’a aucun titre, de par sa naissance, à savoir, parler et

                   agir.  Ce  qui  signifie  apprendre  à  être  là  où  personne  ne  nous  attendait,  devenir  ce

                   «supplément» qui contribuera, avec les autres, à déplacer les places et les rangs. C’est ce
                   qui s’appelle la démocratie.


                   Didier Moreau
                   moreaudi@wanadoo.fr
                   http://rephedenprax.blogspot.gr
                   http://practphilab.aegean.gr/

                   Professeur  des  Universités  en  philosophie  de  l’éducation  à  Paris  VIII  Vincennes  Saint-Denis,  rattaché  au
                   Laboratoire  d’études  des  Logiques  Contemporaines  de  la  Philosophie  (EA4008),  associé  au  Laboratoire
                   Experice  (EA3971)  et  au  Laboratoire  de  Recherche  en  Philosophie  Pratique  et  Appliquée  (L.R.Ph.P./Univ /té
                   d’Égée). Agrégé de philosophie, après avoir enseigné dans le second degré, a rejoint la formation des maîtres
                   à Nantes, dès la création des IUFM. Il y a ouvert un champ de recherches sur l’éthique professionnelle des
                   enseignants,  entendue  comme  construction  éthique  de  soi  («L’éthique  professionnelle  des  enseignants,
                   enjeux,  structures  et  méthodes»  (dir.),  Paris,  L’Harmattan,  2012).  Ses  travaux  ont  ensuite  porté  sur  la
                   réappropriation du champ philosophique par la question éducative («Éducation et Théorie morale», Paris, Vrin,
                   2011)  dans  la  perspective  de  dégager  la  philosophie  de  l’éducation  de  toute  hégémonie  prescriptive.  Il
                   développe parallèlement des recherches sur les pédagogies de l’émancipation, dans le cadre d’une éducation
                   tout au long de la vie («L’étrangeté de la formation de soi», Le Télémaque, n° 41, p. 115-132, 2012). Ses travaux
                   s’orientent  vers  le  paradigme  d’une  éducation  métamorphique,  comme  antidote  aux  perspectives
                   métaphysiques  de  la  conversion  éducative.  Membre  des  comités  de  rédaction  du  Télémaque,  de  Penser
                   l’éducation.

                   Professor  at  the  University  Paris  8  Vincennes  Saint-Denis,  specializing  its  research  in  the  field  of  lifelong
                   learning. Ph.D in educational sciences and philosophy, originally taught in the area of teacher training and later
                   at the University of Nantes. Researcher at the Laboratory of Studies and Research in Contemporary Logic of
                   Education (Laboratoire d’études et de recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie / Paris 8);
                   the Laboratoire Experice (Paris 8-Paris 13) & associated to the Laboratory of Research on Practical Philosophy


                   279  Rancière, J., Aux bords du politique, op.cit., p. 125.



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